Fougasses

[philippe crozet]

Bonsoir à tous,

Sans avoir la prétention d’avoir lu tous les livres sur la grande guerre !!! Pourquoi l’emploi de ces mines n’est que rarement relaté ? Je fais peut fausse route dans mon raisonnement ?

Amicalement,

Philippe

[le begue]

Bonsoir à tous,
Bonsoir Philippe.
L'emploi est cité dans les JMO, principalement en août 1914, dans la phase dite de la "guerre des frontières".
Ces dispositifs sont employés sur des lignes de défense ou de coup d'arrêt. Encore faut-il que les délais le permettent...
Et les délais ne permettront plus d'en mettre en oeuvre. Par la suite, le front sera la ligne d'arrêt...
La mine viendra en 1917 sous forme d'obus piégé.
Cordialement,
Louis.

[philippe crozet]

Bonsoir Louis,

Merci, pour ces informations. Effectivement, j’ai retrouvé leur emploi dernièrement en date du 13 août 1914. Je pense que leurs mises à feux s’effectuaient de façon manuelle et non tactile ? Pourquoi, pendant la guerre de position, ces mines n’ont-elles pas été utilisées ? Un bon rempart, lors de la reconquête d’un secteur par l’ennemi ?

Amicalement,
Philippe

[le begue]

Bonjour à tous,
Bonjour Philippe,
Dans une guerre, il y a deux adversaires.
Dans la guerre de mouvement, l'un est dans le rôle du bouclier, l'autre interprète la flèche.
Celui qui est le bouclier utilise, entre-autres, les fougasse comme armes. Aménager un secteur défensif implique pour les Sapeurs la réalisation de tranchées, le dégagement de secteurs de tir, la réalisation de fougasses. La mise à feu est électrique. Chaque fil est relié à la "planche à clou" et remise à l'officier commandant le secteur. Reste à attendre la flèche...

Dans la guerre de position, les deux adversaires sont dans le rôle du bouclier.
La mission Génie change. La fougasse n'est plus adaptée et en tout état de cause, impossible à mettre en œuvre dans ces circonstances.
On emploi alors le camouflet, la sape russe et, in fine, la mine, aboutissement naturel de la sape depuis des siècles.

Amicalement,
Louis.

[IM Louis Jean]

Bonjour à toutes et à tous,

Ce croquis date si mon titre est bon de septembre 1914 :
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J'imagine aussi que les préparations d'artillerie devaient rapidement les faire sauter prématurément ou a minima couper les fils les reliant à la "planche à clous" rendant tout ce travail dangereux inutile.

Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir

[le begue]

Bonjour à tous,
Bonjour Louis Jean,
Votre remarque est pertinente. Il est vrai qu'une fougasse peut être neutralisée par l'artillerie. Cependant, la probabilité reste assez faible.
Expérience aidant, on a constaté que les fils résistent très bien, parfois même trop bien, aux tirs d'artillerie.
Nonobstant, le sapeur de l'époque a envisagé cette funeste éventualité. Vous remarquerez sur le croquis les deux postes de tir et les doubles mises de feu.
Cette disposition élémentaire était jugée nécessaire, mais non suffisante. Aussi, les fougasses étaient-elles dissimulées et les fils suivaient une saignée creusée à cette effet.
Espéraient-ils ainsi les soustraire aux vues ennemies ? Nous le pensons.
Quant à voir un obus faire exploser un fougasse, cela en surprendrait plus d'un...L'artilleur serait certainement le premier !
Les mines, très couramment employées au cours du second conflit, non jamais pu être détruites ni par les bombardement aériens, ni par les tirs d'artillerie...
Seul, le démineur peut garantir, encore aujourd'hui, un déminage relativement sécurisé.
C'est pourquoi les sapeurs se sont entêtés, fort longtemps, à réaliser ces travaux que vous qualifiez "d'inutile et dangereux".

Par contre, le croquis que vous avez la gentillesse de nous proposer met bien en évidence le rôle de la fougasse dans la défense d'un point, ici un carrefour au sud de Louvemont.
La mitrailleuse est sur l'axe principal de l'attaque supposée. Les fougasses, placées en avant de la clôture, sont sur l'itinéraire de contournement, retardant ainsi l'obligation de replis des troupes chargées de "défendre-tenir" le carrefour.

Cordialement,
Louis Le Bègue