D’août 1914 à janvier 1915 : 12e, 40e et 42e DI
De janvier 1915 à juillet 1915 : 12e, 40e et 67e DI.
Génie : 6ème bataillon du 9ème R.G.
Cies de : CA : Ponts : Parc
1914 : 6/4, 6/5: 6/16 : 6/21
1915 : 6/4, 6/5: 6/16 : 6/21
1916 : 6/4, 6/5: 6/16 : 6/21
1917 : 6/4, 6/5: 6/16 :
1918 : 6/4, 6/5: 6/16 :
Composition organique Génie 12e DI : Composition organique Génie 40e D.I : Composition organique Génie 42e D.I : Composition organique Génie 67e D.I :
1914 : 6/1 1914 : 6/2 1914 : 6/3 1914 : 17/13, 17/19, 17/24,
1915 : 6/1, 6/1bis 1915 : 6/2, 6/2bis 1915 : 6/3, 6/3bis 1915 : 17/13, 17/13bis 17/19, 17/24
1916 : 6/1, 6/51, 1916 : 6/2, 6/52 1916 : 6/3, 6/53 1916 : 17/13, 17/63, 17/19, 17/24
1917 : 6/1, 6/51, 6/21, 1917 : 6/2, 6/52, 4/22, 1917 : 6/3, 6/53, 4/72, 1917 : 17/13, 17/63, 17/24
1918 : 6/1, 6/51, 6/21. 1918 : 6/2, 6/52, 4/22, 1918 : 6/3, 6/53, 4/72, 1918 : 17/13, 17/63, 17/24
Pour mémoire :
- La 40e Division rejoint le 6e Corps d'Armée à la mobilisation, mais à compter du 15 janvier 1915, elle est rattachée au 32e Corps d'Armée.
- La 42e Division d'Infanterie est mobilisée en août 1914 au sein du 6e C.A. En septembre 1914, elle fait partie du Corps combiné Humbert et en octobre 1914, elle est engerbée au 32e C.A. Elle y reste jusqu'en novembre 1918.
- Le parcours de la 67e D.I est chaotique. Elle sera tour à tour isolée ou affectée en C.A. Ainsi est-elle isolée à la mobilisation, puis entre dans la composition du 3e G.D.R en août, et à nouveau isolée en novembre 1914. Elle est au 6e C.A de janvier à septembre 1915. Elle restera isolée de septembre 1915 à novembre 1918 sauf en avril 1916 lorsqu'elle renforce un instant le 38e C.A et de juin à décembre 1917 le 39e C.A. La composition organique Génie de la 67° DI est celle de toute division de réserve.
Actions du 6° CA d'octobre 1914 à mai 1915
12° Division d'infanterie :
Du 20 septembre 1914 au 5 avril 1915 : Retrait du front et mouvement, par Moranville, vers Mouilly et Rupt-en-Woëvre. Engagée aussitôt vers Saint-Rémy et les Eparges. Puis stabilisation du front et occupation d’un secteur vers le bois Loclont et Trésauvaux. Le 26 décembre, attaques françaises vers la tranchée de Calonne. Du 17 au 21 février 1915, violents combats aux Eparges. Les 18, 19 et 27 mars, nouveaux combats aux Eparges.
Cie 6/1 – Le 21 septembre, la 12e DI tient le front dans la région de Braquis, face à Étain, lorsqu’elle est appelée, d’urgence sur la tranchée de Calonne, pour arrêter l’offensive ennemi, en marche sur Saint-Mihiel et les Hauts de Meuse. Le 22 septembre, la 12e DI arrive à Rupt en Woêvre. La Cie prend part avec la 23e brigade aux attaques de Mouilly, de la tranchée de Calonne, de Saint Rémy, et organise les positions conquises. Le front se stabilise et la Cie travaille sur la tranchée de Calonne avec la 23e brigade, puis sur la position des Eparges avec la 24e brigade. De nuit comme de jour, les sapeurs organisent les réseaux, les tranchées, les boyaux. Le 26 décembre 1914, la Cie prend part à l’attaque menée par la 24e brigade, en avant de la tranchée de Calonne. Les sapeurs partent avant des vagues d’infanterie pour achever la destruction des réseaux, mais les violentes rafales ennemies clouent l’infanterie au sol et l’empêchent de progresser. Les sapeurs arrivés jusqu’aux barbelés ennemis sont obligés de se replier. A plusieurs reprises dans la journée l’attaque est renouvelée, mais toujours sans résultats. La Cie, très éprouvée par le feu ennemi, a fait preuve d’un superbe élan offensif. Elle est ensuite employée à faire la guerre de mines sur la position des Eparges. Guerre souterraine, guerre lente, rude et meurtrière. Aux Eparges depuis la fin décembre 1914, la Cie, les 8 et le 11 mars, met en œuvre un entonnoir de mine qui est âprement disputé et finalement, restera entre nos mains.
Cie 6/4 – La 6/4 arrive à Ornes le 20 septembre. Un renfort de 70 hommes lui permet de combler les vides. Le 22, après avoir cantonné à Belleville, elle reçoit l’ordre de se rendre à Villers-sur-Meuse, où elle arrive le 23. Jusqu’au 12 octobre, elle y construit un pont de pilots léger, en assurant la garde et l’entretien. Elle est également chargée de veiller à un pont de bateaux construit précédemment par la Cie 15/12. Le 12 octobre 1914, elle est mise à la disposition de la 12e DI qui tient le secteur. De Villers-sur-Meuse. Elle vient cantonner à Mouilly (Meuse) en arrière de la grande tranchée de Calonne. Jusqu’au 10 novembre, la Cie travaille à l’aménagement du secteur, participe à tous les travaux offensifs et défensifs; pose de réseaux de fil de fer, réalisation de boyaux et de sapes (partant de la grande tranchée de Calonne, pour rapprocher nos lignes à proximité immédiate de l’ennemi).
Cies 8/1, 8/3 – Ces compagnies sont affectées en renfort au 6° CA. Elles œuvrent sur les itinéraires d'accès et entretiennent les ponts.
Note : Sur ordre de Dubail, l'attaque commence le 17 février. Quatre mines de 1 500 kilos sautent; le 106e monte l'arme à la bretelle et enlève la crête; mais le 67e, descendant vers Combres, est pris entre des barrages et, décimé, se replie; l'ennemi contre-attaque à la grenade; le 132e perd son colonel, mais reprend le bois de sapins, clef de la position. On lutte ainsi, pied à pied, jusqu'au 21. Les Bavarois ont perdu 2 000 hommes tués, blessés ou prisonniers, mais Von Strantz a décidé de tenir coûte que coûte; il fait creuser des abris-cavernes ainsi que des galeries boisées, à 8 mètres sous terre.
Cies 6/4, 6/4bis ([3])– La 6/4 bis est adjointe à la Cie début novembre. Elle est renforcée de soldats de l’infanterie et de chasseurs exerçant des professions manuelles. Les sapeurs travaillent la boue. Ils fournissent un effort constant de jour et de nuit. A peine rentrés à leur cantonnement, les équipes doivent se porter à la réfection des tranchées que désagrège l’action de l’eau, ou même à la défense d’un point menacé. Outre le feu ennemi, ils risquent l’enlisement, la mort lente et sûre. Il y a, à l’extrémité d’un saillant de la ligne allemande, un blockhaus qui gêne les sapeurs. Dissimulé au milieu des abattis d’arbres, et très difficile à situer, il est décidé de le détruire par une mine. Pendant quinze jours, ils creusent une galerie qui vient aboutir sous l’ouvrage. Après 1’avoir chargée de plusieurs milliers de kilos d’explosifs, la mine joue... Lorsque la fumée est dissipée, le blockhaus avait fait place à un immense cratère. Les opérations, conduites activement, mènent nos premières lignes à 6 mètres des lignes allemandes. Le 17 février 1915 à 14 heures s'engage la première attaque contre le piton des Eparges. L’artillerie s’est spécialement préparée. Des pièces de 155 sont venues du Rozelier renforcer les artilleurs. Les sapeurs aident, et au prix de mille difficultés, en tirant à bras les pièces, installent sur la crête des Hures trois groupes de batteries de 75.

Les sapeurs avaient préparé sous les tranchées allemandes trois fourneaux de mine contenant 4.500 kilos cheddite. Après une préparation d’artillerie d’une heure environ, les mines éclatent... Les sapeurs de la Cie avec leurs camarades de la 6/4 bis et de la 14/15([1]), montent vérifier si l’ennemi tient encore, détruire les fougasses et préparer le terrain. En montant sans armes([2]), une escouade de la 6/4bis est assommée par un groupe d’ennemis qui, restés dans un abri, en sont rapidement sortis à la fin du bombardement.
Pendant que l’artillerie allonge son tir, le 106e et le 132e RI montent à l’assaut des positions allemandes qu’ils occupent après un court combat. Les éléments du 132e poussent même jusqu’à Combres. Le résultat de l’opération donne le Piton moins la plus petite partie. Les Allemands, d’abord surpris, réagissent très activement les jours suivants. L'artillerie allemande est très active. Les sapeurs, constamment sur la brèche, manient inlassablement la pelle et la pioche, rétablissant les communications avec les premières lignes.
Le 15 mars a lieu la seconde attaque française dont les résultats sont assez indécis. Pendant plusieurs jours, on attaque de part et d’autre. Les sapeurs, à raison d’une escouade par section d’infanterie, marchent en tête pour couper les réseaux à la cisaille. Pendant les contre-attaques, ils lancent des pétards de mélinite dans les colonnes d’assaut ennemies et font le coup de feu à côté de leurs camarades de l’infanterie. La Cie est citée à l'ordre de la division. Le 24 avril, l'ennemi déclenche une contre-attaque sur toute la partie du front comprise entre les Éparges et le nord du village de Vaux-lès-Palameix. Précédés d’un violent bombardement, les Allemands attaquent en masse, faisant irruption dans nos organisations défensives. L’ennemi, continuant son avance, s’empare du village des Eparges et arrive aux abords de Mouilly. L’infanterie française, par un retour énergique, repousse les Allemands qui s’étaient déjà avancés de 3 kilomètres et leur reprend du terrain sur une profondeur de 1.500 mètres. La 6/4 était le matin même descendue des Éparges et avait reçu l’ordre de se rendre à Villers sous Beauchamp pour y cantonner. A peine arrivée dans ce village, elle doit revenir à Mouilly se mettre à la disposition de la 23e brigade. Par suite de son avance, l’ennemi est devenu maître des travaux faits à proximité des Éparges. Il faut se remettre au travail, recommencer de toutes pièces une nouvelle organisation défensive.
Du 5 avril au 4 août 1915 : Engagée sur place dans la 1ère bataille de la Woëvre. Le 9/04, enlèvement de la crête des Eparges, puis stabilisation. Du 24 au 28/04, violentes attaques allemandes vers la tranchée de Calonne et les Eparges, contre-attaques françaises. A partir du 28/04, secteur déplacé à droite, vers la tranchée de Calonne et Vaux-lès-Palameix. Le 5 /05, nouvelles attaques allemandes vers la tranchée de Calonne. Du 3 au 15/06, front étendu à droite, jusque vers Vaux-lès-Palameix. Du 20 au 26/06, attaques françaises vers la tranchée de Calonne.
Cie 6/1 – Le 23 avril, la Cie, en prévision d’une attaque ennemie, est ramenée toute entière sur la tranchée de Calonne avec la 23e brigade. L’attaque a lieu, brutale et précédée d’un bombardement extrêmement violent. Deux sections de la Cie luttent jusqu’au bout quoique entourées de tous côtés par l’ennemi. Le 26 avril, nouvelle attaque ennemie au carrefour des Eparges. La Cie aide puissamment l’infanterie à repousser l’ennemi et le terrain est intégralement maintenu.
Cie 26/4 – Le peloton du Ltn Frisch est mis à la disposition de la 12e DI, au village de Mouilly, en arrière des Eparges. Il organise une ligne de résistance en arrière de ce village, en raison de la progression réalisée le 24 avril par les allemands qui ont attaqué. Le très violent bombardement met hors de combat plusieurs gradés et sapeurs du détachement.
[1] La 14/15 est une compagnie de forteresse de l'Armée des Alpes. Elle est dirigée fin octobre 1914 sur Verdun est mise à la disposition du Gal commandant le 6e CA le 26 octobre.
[2] Ce n'est pas une erreur de lecture. On compte sur le fantassin pour assurer la protection immédiate du sapeur…
[3] La Cie 6/4 va dériver la 6/4 bis. En fait, formée des débris de la 6/4 (2 sous-officiers et 28 sapeurs), renforcée de 170 fantassins, elle deviendra, en septembre 1915, la Cie 26/5 bis puis 26/55.