Me voici aujourd'hui avec la fiche matriculaire du matelot Fiasson Jacques de Villars (42).
N'étant pas spécialiste de la discipline, merci de m'apporter votre aide.
Incorporé au 3è dépot des équipages de la flotte à Lorient le 11/09/1914 (mle 60460), il est matelot de 1e classe mécanicien à compter du 12/11/14.
J'ajoute son relevé des campagnes et des citations/décorations que je n'arrive pas à décoder.
Quelqu'un peut-il m'expliquer quel a pu être son rôle notamment entre 16 et 18 (je lis unité combattante). Comment faire pour retrouver son parcours ?
Et comment un gars du Massif Central se retrouve matelot à Lorient ? Fallait-il être volontaire ?
D'avance merci de votre aide
Je pense qu'il s'agit du décompte du temps d'incorporation qui comptait double (temps de guerre). Le temps de guerre a compté double pour les marins du commerce embarqués, en particulier pour le calcul de leurs retraites.
Ici on peut lire :
simple du 9/9/14 au 1/1/16 (probablement en instruction à Lorient)
double (dans une unité combattante) du 2/1 16 au 11/11/18
double (dans une unité non combattante) du 12/11/18 au 16/2/19
simple du 17/2/19 au 8/9/19
enfin il a reçu la carte de combattant (CP ?)par la préfecture maritime de Toulon.
Dans la Marine, les mécaniciens pouvaient bien sûr venir de n'importe quelle région de France. Il a probablement été embarqué et pour retrouver son parcours il faut consulter son fichier matricule. Etait-il marin du commerce?
C'est justement sa fiche matricule dont il s'agit. Il était ajusteur- mécanicien de métier et pas dans la marine
Je note au passage qu'il mesurait 1,78 m, le plus grand de tous les soldats que j'ai listés à ce jour !
En fait ce que je cherche à comprendre c'est s'il a été embarqué sur un bateau. Sûrement puisqu'on parle d'unité combattante. Et Lorient était bien loin du front !
Je n'ai rien trouvé dans les JMO.
Quel était le rôle du 3è dépot ? (voir extrait fiche matricule)
Bonjour Thio
Les Dépôts des Equipages sont des bâtiments à terre où séjournent les marins entre deux affectations. Je pense que le 3e Dépôt doit être celui de Lorient ; le 5e Dépôt est celui de Toulon. Ceci ne veut pas dire qu'il a été embarqué sur une unité mais il a pu effectuer des séjours "en subsistance" pendant cette période.
Cdlt
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Il me semble que le « matelot » Jacques Fiasson, natif de Villars, dans la banlieue de Saint-Étienne, a servi comme ouvrier armurier pour le compte de la Marine. Ceci semble découler de la seconde mention apposée sur sa fiche matricule : « Disponibilité et réserve de l’armée de terre ― 5e Dépôt des équipages de la flotte.Manufacture d’armes de Saint-Étienne. » Bref, il est permis de penser qu’en raison de la rareté de sa compétence professionnelle, il a été mis par l’armée de terre au service de la Marine et rattaché pour ordre, d’abord au 3e(Lorient), puis au 5e Dépôt des équipages de la flotte (Toulon). A l'arsenal de Lorient, il est susceptible d'avoir été affecté à un service de la Direction de l'artillerie navale, notamment à celui chargé de l'installation des matériels ou à la Commission d'expérience d'artillerie de Gâvres.
Un exemple permet, certes indirectement, d’étayer cette thèse :
― SEGALEN René Marie, né le 5 août 1876 à Lambézellec (Finistère) et y domicilié, décédé le 3 novembre 1918 à Lyon « [des] suites de grippe infectieuse », Maître armurier, Inspection des fabrications de Lyon, Matricule n° 26.283– ? (Acte transcrit à Lambézellec, le 25 juin 1919).
Pour élargir le sujet, il doit bien s’être trouvé dans la région de Saint-Étienne, notamment à Saint-Bonnet-le-Château, d’autres ouvriers armuriers qui furent dispensés de service actif et affectés sur place, et ce dans l’intérêt même de la défense de la nation …
Merci à Daniel pour ce parallèle.
La Manufacture d'Armes de St Etienne a compté près de 11 000 employés durant la Grande Guerre, dont beaucoup de femmes.
La commune de Villars compte encore à ce jour une place de l'Arsenal où vivaient autrefois de nombreux armuriers.
Effectivement les compétences professionnelle de notre homme ont du jouer sur son affectation. Néanmoins c'est la notion Unité combattante qui m'intrigue. Etant matelot de 1è classe j'en déduis qu'il était embarqué sur un navire de guerre à partir de 1916.
Si les JMO permettent de suivre à la trace tous les fantassins, qu'en est-il des marins ?
Toujours en épluchant les registres matriculaires, j'ai "déniché" un cas similaire. Il s'agit de Jean Georges Maurand, né le 19/12/1898 à Montbrison (42) engagé volontaire pour 10 ans le 25/02/1915 à la mairie de Brest pour le 2è dépot des équipages de la flotte. Il a alors 16 ans et 3 mois et était étudiant
Engagement résilié en 1921, se retire à Casablanca
Campagnes contre l'Allemagne du 25/02/1915 au 23/10/1919.
Toujours les mêmes interrogations concernant ces dépots. C'était le point d'entrée pour embarquer ? Quelle était la fonction de ces dépots ?
Merci de vos éventuelles lumières
Pierre bonjour,
Je pensais avoir répondu plus haut à la question sur la raison d'être des Dépôts des Equipages... Ce n'est pas nécessairement le point d'entrée pour embarquer; c'est seulement un lieu de séjour temporaire quand on est en attente d'embarquement pour diverses raisons y compris en attendant d'embarquer à bord d'une unité qui n'est pas encore arrivée au port.
Cdlt
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Je ne puis que rejoindre ce qui a été expliqué par Yves et Daniel.
Le D.E.F. reste un lieu de passage, outre un rattachement administratif. Il comporte un Service de recrutement, de mobilisation, une compagnie de permanents et de disponibles, des compagnies de formation pour apprendre les rudiments propres à toute armée (matelots sans spécialité) ou recevoir un début de spécialisation, les personnels étant ensuite envoyés dans différentes affectations selon (fourriers, manoeuvriers, gabiers, fusiliers, ...).... Ils peuvent être redirigés vers différentes écoles de la Marine...; affectés à terre, Défense fixe, magasins de la Flotte, mouvements du port, artillerie, front de mer, etc etc..
Et comme le dit justement Yves, le D.E.F. reçoit les personnels débarqués et ceux en attente d'embarquement pour les navigants.
Enfin unité combattante ne veut pas dire forcément affectation sur un bâtiment (figurant dans les états de service d'ailleurs).
Également être détaché, par exemple être au Dépôt de TOULON et être détaché dans l'aviation maritime ou non... ou affecté dans une unité combattante de l'Armée de Terre...
Cordialement Malou.
J'ai peut-être mal formulé ma question.
En fait par comparaison aux fantassins pour lesquels on retrouve tout le parcours et les changements de régiments, de grade, voire de compagnie, qu'en est-il de ces matelots ?
On retrouve le point d'entrée dans un dépot... et ensuite ?
Le registre matriculaire précise bien unité combattante ou campagne contre l'Allemagne mais c'est tout.
Existe t-il un autre point d'entrée pour retrouver la trace de leur parcours durant la Grande Guerre ?
