ALICE
Goélette immatriculée à Dunkerque
Construite en 1877
119 tx JB 230 tpl
Armée à Saint Brieuc par Yves RAOUL, domicilié à Pleumeur Gautier (Côtes du Nord)
Liste d'équipage
LE MESCAIN Emile Capitaine Paimpol (Capitaine au cabotage)
RAOUL Yves Second (armateur)
THEPOT Denis Matelot
BODET Thomas Matelot
MENDEL Baptiste Mousse
La perte d'Alice. Rapport du capitaine
Le 7 Septembre 1916 à 11h00 du matin, ALICE, qui fait route de Swansea sur La Rochelle avec un chargement de charbon, se trouve à 30 milles au nord d'Ouessant. Beau temps, mer belle. Route au S005E à 3 nœuds.
Le périscope d'un sous-marin est aperçu à 300 m dans l'Est. Il se rapproche et le sous-marin émerge soudain à 20 m du voilier. Il hisse le pavillon allemand et le commandant fait signe d'abandonner et de venir l'accoster. Amené la voile de fortune et masqué le hunier.
Il y avait deux vapeurs dans l'ESE et un voilier dans le SW qui a viré de bord.
Mis le canot à la mer, avec les ceintures de sauvetage. Un marin allemand monte dans le canot et se fait conduire sur ALICE. Il porte deux bombes cylindriques d'environ 12 cm de diamètre, rouges, munies d'une mèche de 1,5 m. Il les amarre le long de la coque, une sur l'arrière du hauban de misaine bâbord, l'autre sur l'arrière du hauban de grand mât tribord.
Il revient sur le sous-marin et le commandant confisque tous les papiers puis nous dit de nous éloigner.
Il a aperçu un destroyer anglais et le sous-marin plonge aussitôt.
Les bombes explosent et le voilier coule.
Le destroyer arrive peu de temps après et recherche sans résultat le sous-marin, puis nous recueille. C'était le MARTIN, n° 65, de la 2e flottille de destroyers anglais. Il allait escorter un vapeur chargé de matériel de guerre pour Devonport où il nous a débarqués. Nous avons été rapatriés par le DIVONIA et sommes arrivés ce matin 13 Septembre au Légué (Saint Brieuc).
Description du sous-marin
50 à 60 m de long
Blockhaus ovale de 3 ou 4 m de long
1 canon sur l'avant du blockhaus d'un calibre équivalent à ceux du destroyer anglais (9 pouces)
Tellement couvert d'herbe et de rouille qu'il était impossible de lire un numéro
Commandant
Environ 35 ans, vêtu de drap bleu, deux galons, parlait un français parfait. Il nous a simplement demandé si nous avions suffisamment d'eau douce dans notre canot.
L'équipage était vêtu de toile grise et portait des bonnets avec une inscription. Mais quand ils ont vu que nous essayions de la déchiffrer, ils ont rabattu leurs bonnets pour la masquer.
Le sous-marin a émergé en une minute et a plongé en quelques secondes.
Le sous-marin attaquant
C'était l' UB 29 de l'OL Herbert PUSTKUCHEN
Le navire sauveteur
C'était le destroyer HMS MARTIN dont voici la photo

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