ALEXANDRE ― Trois-mâts barque ― Constantin Frères, Fécamp.

Rutilius
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ALEXANDRE ― Trois-mâts barque ― Constantin Frères, Fécamp.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Alexandre ― Trois-mâts barque ― Armement Constantin Frères, Fécamp (Cf. Navires de la Grande Guerre. Répertoire par type., n° 1, p. 109).


L’Ouest-Éclair ― éd. de Caen ―–, n° 6.474, Samedi 28 juillet 1917, p. 4.

« LA GUERRE SOUS-MARINE.

PARIS, 27 juillet. ― [...]

Un capitaine et trois marins récompensés. ― M. Louis Baborier, capitaine au long-cours, inscrit au Havre, a été cité à l'ordre du jour par le ministre de la Marine pour " les qualités d'énergie dont il a fait preuve en cherchant par tous les moyens possibles à sauver l'épave de son navire détruit par l'ennemi. "

Le capitaine Baborier commandait le trois-mâts Alexandre, à MM. Constantin Frères, de Fécamp.

En outre, un témoignage officiel de satisfaction a été attribué aux matelots Yves Cailloce, d'Auray, Claude Guéguen, de Lannion, et Gustave Graniau, de Marseille, pour l'énergie dont ils ont fait preuve en aidant leur capitaine dans ses tentatives de sauvetage de l'épave de leur navire détruit par l'ennemi. Ces trois matelots se sont offerts volontairement pour rester avec le capitaine le long de l'Alexandre, jusqu'au moment où il n'y avait plus rien à faire. Ils eurent pendant ce temps la visite d'un sous-marin allemand, autre que celui qui incendia l'Alexandre. Ce second sous-marin fit le tour de l'épave et dispa-rut, sans inquiéter les naufragés. »
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Yves D
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Re: ALEXANDRE ― Trois-mâts barque ― Constantin Frères, Fécamp.

Message par Yves D »

En effet, il s'agit de l'Alexandre de 697 tx, coulé au large de Fécamp le 12 juin 1917 par UC 69, Oblt z.S. Erwin Waßner.
Waßner finira la guerre avec un palmarès remarquable de près de 100 navires coulés pour plus de 140 000 tonnes ce qui lui vaudra de recevoir "Pour le Mérite".
Cdlt
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Ar Brav
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Re: ALEXANDRE ― Trois-mâts barque ― Constantin Frères, Fécamp.

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,
ALEXANDRE - Trois-mâts barque. (Cf. Navires de la Grande Guerre. Répertoire par type. , n° 1, p. 109).
Daniel.
Bonjour Daniel,

De quelle publication s'agit-il, je vous prie ? Je ne vois pas très bien

Bonne soirée, :hello:
Franck
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Rutilius
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ALEXANDRE ― Trois-mâts barque ― Constantin Frères, Fécamp.

Message par Rutilius »

Bonsoir Franck,

Il s'agit de la version PDF du répertoire établi par Yves, Marc et ... vous-même, dont Marc m'a récemment fait destinataire ! Je me réfère aux meilleures sources, voyons ! Ce document, sans flagornerie aucune remarquable, constitue un outil précieux d'orientation des recherches, notamment lorsque, comme en l'es-pèce, existaient plusieurs bâtiments dotés du même nom ; en outre, il permet d'adopter une terminologie harmonisée pour la désignation de chacun des navires engagés dans la guerre maritime ou en ayant été victimes.
Dernière modification par Rutilius le sam. déc. 21, 2019 5:06 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Ar Brav
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Re: ALEXANDRE ― Trois-mâts barque ― Constantin Frères, Fécamp.

Message par Ar Brav »

Bonsoir Franck,

Il s'agit de la version PDF du répertoire établi par Yves, Marc et ... vous-même,
Bonne soirée,
Daniel.
Bonsoir Daniel,

Oh là là ! Cà ne s'arrange pas. Je pense qu'il faut que je consulte, arrivé à ce stade :lol:

Plus sérieusement, je pensais que vous aviez déniché dans le commerce une perle rare et inconnue portant sur les navires de la Grande Guerre, d'où ma question sur une éventuelle édition qui m'aurait échappé. Merci pour vos commentaires, Yves comme Marc apprécieront je pense,

Bien cordialement et bonne soirée,
Franck
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Yves D
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Re: ALEXANDRE ― Trois-mâts barque ― Constantin Frères, Fécamp.

Message par Yves D »

Je ne trahirai pas Marc en disant que nous apprécions tous.
Cela dit, Franck ça te dirait quelques jours "bas les feux" ? Un retubage de la chaufferie peut-être ?
:sol:
Bon, c'était juste une boutade ! Demain matin branle-bas et au clairon crénom !
Les habitants de la Basse Bretagne sont dégourdis comme...
Ceux de Calais...
Ceux de Toulon... (air connu)
Amts
Yves
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ALEXANDRE ― Trois-mâts barque ― Constantin Frères, Fécamp.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Avant d'être fécampois, le trois-mâts barque Alexandre était marseillais.

L’Ouest-Éclair ― éd. de Rennes ―, n° 6.272, Mercredi 4 octobre 1916, p. 4.

L.O.E. 4 oct. 1916 - .jpg
L.O.E. 4 oct. 1916 - .jpg (46.81 Kio) Consulté 2142 fois
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: ALEXANDRE ― Trois-mâts barque ― Constantin Frères, Fécamp.

Message par Memgam »

Bonjour,

"L'Alexandre était un trois-mâts barque de 1200 tonnes, armé par les frères Constantin de Fécamp, et commandé par le capitaine Louis Baborier, avec un équipage de quinze hommes. Chargé de bois de pitchpin, il arrivait du Texas et se trouvait, le 12 juin 1917 à 12 h 30, à 25 milles dans le nord 23 ouest d'Antifer, cap au sud-sud-est, encalminé depuis deux jours, sur une mer unie, sans brise. Soudain, sans qu'on ait vu de sous-marin, un obus vint tomber à 20 mètres babord arrière du voilier. Deux minutes après, un second obus tombait derrière l'embarcation à la remorque. Le capitaine put alors reconnaître à un ou deux milles dans l'est-nord-est un kiosque de sous-marin. Aussitôt ; il jeta à la mer les documents secrets concernant la route et fit mettre à l'eau la deuxième embarcation. Un troisième obus, tiré à shrapnell dans la voilure, éclata, ce qui décida l'équipage à évacuer le voilier et à pousser du bord. Les deux embarcations ainsi chargées se maintinrent à environ 500 mètres de l'Alexandre pour observer le sous-marin. Celui-ci avait plongé et approchait, périscope hors de l'eau. Il tourna autour du voilier, méfiant, puis émergea et fit signe aux embarcations d'approcher. Un officier allemand ordonna aux hommes d'une embacation de passer dans l'autre, et, prenant place avec trois matelots dans celle ainsi évacuée, alla à bord du voilier, en revint avec des vivres puis y retourna pour déposer trois bombes et arroser le pont avec du pétrole. Presque aussitôt, trois explosions ébranlèrent le voilier et le feu s'y propagea rapidement. Le sous-marin attendit néanmoins jusqu'à 13 heures. Voyant alors que la mâture flambait, il plongea et disparut dans la direction du nord-ouest. Baborier ne perdit pas son sang-froid. Les deux barques nagèrent d'abord vers la terre. Mais le capitaine avait son idée. Au bout d'une heure, il vira de bord et revint à son voilier. La coque n'avait pas été endommagée ; le navire flottait ; le feu avait gagné jusqu'au fond de l'épave ; le gaillard d'avant, miné par les flammes, s'effondra. Néanmoins, le capitaine resta à bord jusqu'à minuit et, finalement, désespérant de pouvoir enrayer l'incendie, abandonna son bateau. Entre-temps, un autre sous-marin était venu faire le tour de l'épave. Puis, dans la nuit, le Véra, malle anglaise Southampton-le Havre était passé à proximité sans pourtant s'arrêter en dépit des torches allumées pour appeler son attention. Le lendemain matin, à 6 heures, la grande embarcation, commandée par le second, accostait à Fécamp. La chaloupe du capitaine y arrivait vers 11 heures. Il ne put que conter son odyssée qui devait lui valoir un témoignage officiel de satisfaction pour les qualités de chef qu'il avait montrées et pour avoir fait preuve d'une grande énergie en cherchant par tous les moyens à sauver l'épave de son navire. Le capitaine Baborier était un solide marin, rescapé déjà de deux torpillages en Méditerranée ; ce troisième ne l'avait pas pris au dépourvu. Après la guerre, il jugea que trois torpillages suffisaient dans la vie d'un marin. Il abandonna la mer et devint industriel dans son pays natal, l'Ain."

Source : Albert Chatelle, La base navale du Havre et la guerre sous-marine secrète en Manche, 1914-1918, éditions Médicis, 1949, pages 233-234.

Nota Bene : L'aquarelle de couverture est d'Albert Copieux (Le Havre, 1885-1956).
Mobilisé de 1914 à 1919, auteur de 1530 croquis et dessins de poilus.
Dessinateur industriel aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à Graville.
Directeur de l'Ecole des Beaux-Arts du Havre de 1947 à 1955.

Cordialement.

Image
Memgam
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Re: ALEXANDRE ― Trois-mâts barque ― Constantin Frères, Fécamp.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

ALEXANDRE
(Trois-mâts)


Attaque par un sous-marin et naufrage le 12 Juin 1917

ALEXANDRE 3-mâts barque de 599 tx JB Port en lourd 1200 t
Armateur Constantin Frères de Fécamp
Capitaine BABORIER Louis Capitaine au Long Cours Le Havre 498
15 hommes d’équipage tous français, sauf le 2e capitaine belge
Fait route de Beaumont (Texas) sur Fécamp avec 800 tonnes de pitchpin

Le récit de l’attaque et du naufrage est conforme à celui d’Albert Chatelle, rapporté ci-dessus.

Description du sous-marin

N’avait pas de numéro mais portait une lettre W peinte en noir sur fond gris, de grande dimension, type initiale de torpilleur
50 m de longueur environ
Kiosque et canon sur une partie surélevée
Canon sur l’avant du kiosque, environ 65 mm
Sans doute un canon et une mitrailleuse, ou un canon avec deux tubes jumelés
Filière pare-mines avec isolateurs en porcelaine pour TSF
Un périscope
Peinture gris sale.
Deux tubes lance-torpilles sous le gaillard

Le capitaine parlait médiocrement français. Il a demandé nom, provenance et destination, chargement et a pris les papiers du bord.

Voici la silhouette du sous-marin

Image

Ce sous-marin était donc l’UC 69 de l’Oblt z/s Erwin WASSNER.

Conclusions de la commission d’enquête


La commission estime que le capitaine a agi avec beaucoup de calme et de sang froid en cherchant par tous les moyens possibles à sauver l’épave de son bateau. Il est resté sur les lieux jusqu’à ce que l’épave, rendue au ras de l’eau, anéantie par l’incendie, ne représentât plus une valeur intéressante à sauver.
Etant donné le calme et la persévérance avec laquelle il a agi en faisant preuve de véritables qualités de chef, la commission réclame pour lui un Témoignage officiel de satisfaction.

Récompenses


Témoignage officiel de satisfaction du Ministre

CAILLOU Yves Marie Matelot Auray 2346
GUEGUEN Claude Matelot Lannion 4347
GRANIEAU Gustave Matelot Marseille 27994

Pour l’énergie dont ils ont fait preuve en aidant leur capitaine dans ses tentatives de sauvetage de l’épave de leur navire détruit par l’ennemi.

Cdlt
olivier
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ALEXANDRE ― Trois-mâts barque ― Constantin Frères, Fécamp.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Le trois-mâts barque Alexandre, qui jaugeait net 598,18 tx, était immatriculé à Fécamp, f° 87, n° 77. Armé au cabotage international le 29 juillet 1916 à Marseille, n° 591, puis passé au long-cours le 16 no-vembre 1916, il fut désarmé administrativement après son naufrage le 17 juin 1917 à Fécamp, n° 77.

Lors de sa perte, ce bâtiment était commandé par :

— Louis Charles BABORIER, né le 8 octobre 1884 à Saint-Marcellin (Isère) et décédé le 28 juillet 1983 à Andancette (Drôme) (Registre des actes de naissance de la commune de Saint-Marcellin, Année 1884, acte n° 1). Capitaine au long-cours, inscrit au quartier du Havre, n° 498. Classe 1904, n° 376 au recrutement de Belley.

• Fils d’Albert François Victor BABORIER, né le 5 mai 1847 à Annonay (Ardèche) (Registre des actes de naissance de la ville d’Annonay, Année 1879, acte n° 157) et décédé le 28 août 1895 à ... (...), notaire à la résidence de Lagnieu (Isère) puis à celle de Saint Marcellin, et de Joséphine Marie Louise JURRON, née le 4 décembre 1852 à Virieu-le-Grand (Ain), sans profession, avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 26 mai 1879 (Registre des actes de mariage de la commune de Virieu-le-Grand, Année 1879, f° 3, acte n° 2).

• Frère de :

— Fleury Eugène BABORIER, né le 13 septembre 1881 à Lagnieu (Ain) (Registre des actes de naissance de la commune de Lagnieu, Année 1881, f° 17, acte n° 61), tué à l’ennemi le 25 septembre 1914 à Lihons (Somme) [Jug. Trib. civ. Talence, transcrit à Andancette (Drôme), le 13 oct. 1919]. Soldat de 2e classe, 75e Régiment d’infanterie, matricule n° 013.194 au corps, classe 1901, n° 677 au recrutement de Romans-sur-Isère.

— Gabriel Élie Barthélémy Octave BABORIER, né le 30 novembre 1894 à Triors (Drôme)(Registre des actes de naissance de la commune de Triors, Année 1894, f° 4, acte n° 9), tué par un éclat d’obus le 26 août 1914 devant Saint-Dié (Vosges) [Acte de décès transcrit à Andancette (Drôme), le 21 févr. 1916]. Sergent, 99e Régiment d’infanterie, matricule n° 4.358 au corps, classe 1914, n° 26 au recrutement de Montélimar.

□ Par arrêté du Ministre de la Guerre en date du 6 décembre 1920 (J.O. 20 déc. 1920, p. 21.504 et 21.553), inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants : « BABORIER (Gabriel-Élie-Barthélémy-Octave), mle 4.358, sergent : très brave sous-officier. A été tué à son poste de combat, le 29 août 1914, devant Saint-Dié. Croix de guerre avec étoile de bronze. »

• Époux d’Élisabeth Marie JURRON, née le 14 avril 1880 à Virieu-le-Grand, avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 8 septembre 1917 (Registre des actes de mariage de la commune de Virieu-le-Grand, Année 1917, f° 4, acte n° 3).

Fille de Louis Jean Claude JURRON et de Marie Eugénie DUMOLARD, son épouse.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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