LES COMBATS DE MARASESTI (3EME PARTIE)
Les dernières reconnaissances montrent clairement que les Roumains et les Allemands travaillent fébrilement à la consolidation de leurs positions. De plus, face au
5e Corps on observe une activité intense, à peine camouflée.
Le
4/17 août, l’équipage
St. Iliescu/Cpt Grigore Gafencu, en mission de reconnaissance photo face au 5e Corps, abat un avion ennemi.
L’étude des dernières photos montre que les Allemands massent de l’artillerie, en particulier face au
9e et 13e divisions.
Au repas du soir, alors que les vainqueurs du jour sont à la fête, de nouveaux visages font leur apparition. Le
cpt Cezar Stiubei et
l’adj. Gjebovici.
Les derniers jours d’accalmie et la mauvaise météo ont permis aux équipages de se reposer. Non seulement la répétition des missions, mais aussi la dysenterie ont contribué à un épuisement général des effectifs. Pour traitement contre la dysenterie, il n’y a que l’alcool car ils doivent éviter de boire de l’eau. De même pour la jaunisse car ils n’ont même pas d’acide lactique. Jusqu'à présent, Nicolau a échappé à l’ictère (jaunisse), mais il a tout de même une apparence de fantôme.
A Tecuci, la panique de la population s’apaise, mais beaucoup de défont pas leurs bagages, restant prêts à partir. L’effet de surprise étant passé et au regard de la bonne tenue des troupes roumaines les jours précédents, les aviateurs sont convaincus qu’une victoire allemande n’est plus possible. Mais, ils ont conscience qu’une confrontation décisive est imminente, et le mot d’ordre du
général Eremia Grigorecu est dans toutes les bouches
« Pe-aici, nu se trece ! » (Par ici, on ne passe pas !).
Le personnel navigant de l’escadrille commandée par le
Cpt Delas (jusque-là composée uniquement de français) a été complété avec des pilotes roumains :
-
Adj. S Barbulescu
-
Adj. C. Popa
-
Adj. Stan Bucur
-
Adj. Gogu Stefanescu
Nicolau connaît ce dernier depuis l’école d’aviation de Botosani, c’est avec lui qu’il avait fait son premier vol.
Sur
C. Popa (qui finira sa carrière comme « comandor » de réserve), il a lu un article de
septembre 1916 du journal
« Dimineata » (le Matin). Le quotidien relatait un vol de reconnaissance effectué au sud du Danube par l’équipage
C. Popa/lt Papazol, dans des conditions très difficile, dont un problème moteur.
Le
matin du 6 août, tout le monde se retrouve dans la salle des observateurs. Exposé sur la situation du front : La
Iere armée roumaine (dont fait partie de 5e Corps) occupe un front de Cosmesti din Vale à Muncel. La
9e division est déployée de Cosmesti jusqu’à la voie ferrée au sud de Marasesti. De Marasesti jusqu’au coin sud-est de la forêt de La Razoare se trouve la
13e division. Entre La Razoare et le village de Dumbrava, le front est tenu par la
10e DI. Dans la continuation se trouvent la
103e DI du 8e Corps russe.
En réserve d’armée, à Cosmesti, la 15e division.
En face se trouve la
9e armée allemande. 4 divisions en lignes et 4 en réserve.
Le commandant de l’escadrille ordonne ensuite qu’un équipage exécute une mission de surveillance de secteur au profit des
9e, 10e et 13e DI et qu’un deuxième fasse une reconnaissance de Corps d’armée du secteur ennemi face au
5e Corps. Des escortes de chasse seront fournies par la
N3 et la N11.
Peu après le départ des deux équipages, un bombardement violent s’abat sur Tecuci. Le terrain est cependant épargné. Au fur et à mesure le bombardement s’intensifie. Il ne fait plus de doute que l’ennemi va attaquer. Les visages des aviateurs sont crispés de tension et de nervosité.
L’équipage envoyé en surveillance tarde à revenir, ce qui accroît la tension. Ils apprendront plus tard que l’appareil a été obligé de se poser sur la rive gauche du Siret suite à une panne moteur. Lorsque rentre le deuxième équipage, l’observateur bouleversé rapporte que les tranchées de première ligne des
9e et 13e divisions sont complètement retournées par les bombardements ennemis. Les postes antennes des divisions ne répondant plus aux demandes de l’observateur.
Vers 9h, le
cpt Goulin, ordonne à
Nicolau de se préparer pour continuer la surveillance de secteur. Il lui précise qu’en cas d’attaque ennemie, il doit bien surveiller les zones de liaisons entres les divisions. Constantin fait équipage avec l’
adj. A. Sisu.
L’observateur connaît le secteur comme sa poche, car il a œuvré au profit de toutes les divisions qui ont successivement occupé la zone. Lorsqu’il arrive au-dessus de Cosmesti, ils sont à 1200 m.
Depuis le sud de la forêt de Calin, jusqu’à l’ouest de la forêt de La Razoare s’étendent deux tapis, presque parallèles de feu, de fumée et d’explosions qui recouvrent les premières lignes et les positions d’artillerie tant amies qu’ennemies. Des premières lignes ennemies, il aperçoit des fusées de rallonge de tir s’élever dans les airs. Peu après, les Allemands sortent de leurs tranchées et se lancent à l’attaque. L’artillerie divisionnaire et l’artillerie lourde roumaines établissent un barrage face aux positions allemandes.
Le village de Marasesti est la proie des flammes. En arrière des lignes ennemies, Nicolau découvre la masse d’artillerie visible grâce aux flammes sortant de la bouche des canons à chaque tir. Puis il voit les tirs de l’artillerie lourde roumaine commencer à encadrer les batteries allemandes. Peu après l’intensité du bombardement ennemi faiblit.
Constantin demande au pilote de voler plus bas, afin d’apprécier la situation des premières lignes, dans cet enfer de feu et de fumée. Sisu fait évoluer son appareil parallèlement au front. Les obus de DCA commencent à encadrer le Farman et Nicolau se demande comment ils ont encore le temps de leur tirer dessus. Le tableau qui se dessine sous ses yeux est inquiétant. De la droite de la
9e DI et sur tout le front de la
13e, les Allemands avancent par bond, en de nombreuses vagues, dans un ordre parfait. En arrière, en colonnes formées en petits paquets, viennent les réserves des unités de premières lignes et plus en arrière encore les réserves des grandes unités.
Il demande au pilote de survoler les réserves, qui avancent en groupes compacts. Là, il largue les 5 obus de 75 emmenés pour chaque mission. Ensuite après avoir scruté le ciel, il se concentre sur les secteurs des divisions.
Face à l’aile droite de la
13e division, le terrain est découvert, et les tirs l’artillerie roumaine le matraque. Parmi les nuages de fumée, il aperçoit les vagues ennemies qui, au fur et à mesure de leur avance, se raréfient et se dissolvent dans les explosions ou encore sont fauchés par les mitrailleuses.
Dans les premières lignes roumaines, il distingue des corps à corps entre les défenseurs et les Allemands qui sont parvenus jusque dans leur tranchée.
Au centre et sur l’aile gauche, la situation est difficile à suivre, car la progression allemande est couverte par des champs de blé. Même à la jumelle, il ne distingue rien. Alors, après avoir rentré l’antenne, ils descendent encore et encore afin d’arriver à voir quelque chose. L’appareil évolue maintenant à environ 200 m. L’avion est fortement secoué par les trous d’air provoqués par le souffle des explosions.
Nicolau envoie une fusée pour demander à l’infanterie de signaler ses premières lignes. Pas de résultat. Il essaye une deuxième fois. Mais les fantassins ne réagissent toujours pas, certainement afin de ne pas révéler leur position à l’ennemi.
Constantin, après un moment de flottement se ressaisit et se concentre sur ce qui se passe sous ses pieds. Entre les nuages de fumée qui couvrent tout le terrain, il s’aperçoit que les Allemands ont dépassés de beaucoup ce qui restait des ouvrages avancés roumains. Leurs troupes, masquées par les blés, avancent en 5 vagues qui progressent par bonds. La première a été stoppée par une lutte au corps au corps par les fantassins roumains, mais succombant sous le nombre, ils ont été obligés de se replier.
Nicolau tente de faire un croquis sur plan directeur de la situation, mais elle évolue rapidement. Les Allemands semblent partout. Le mieux qu’il puisse faire c’est d’indiquer une zone dans laquelle se sont repliées les troupes roumaines après les dernières tentatives de résistance. Constantin demande au pilote de remonter et déploie l’antenne afin de contacter le poste de la division. Pas de résultat. Alors, la main tremblante, il rédige deux messages rapportant la situation et, après être repassé derrière les lignes, il en largue un sur le PC de la division et un sur le PC du corps d’armée.
Le pilote s’inquiète de la face blême de Nicolau mais ce dernier, lui fait comprendre que tout est en ordre et lui demande de retourner vers les lignes. Là, nouvelle surprise, l’ennemi a dépassé le sud des vignobles de Negroponte et franchi la deuxième ligne de défense roumaine. L’aile droite de la
9e division a été poussée en arrière et l’ennemi est parvenu maintenant dans le secteur des gares de Marasesti et au nord de la fabrique de parquet. Là encore, les aviateurs assistent à des corps à corps. Le plus grave est que la liaison entre la
9e et la 13e division est rompue. Ainsi, à l’ouest de la voie ferrée, Nicolau aperçoit des groupes d’Allemands entre les deux divisions. En revanche, les tirs de l’artillerie allemande sont peu précis.
Constantin tente d’entrer en contact avec le poste antenne de la
13e division, sans plus de succès que les précédentes tentatives. Il rédige rapidement un message lesté qu’il largue au-dessus du PC de corps d’armée.
A 11h, les Allemands continuent d’avancer. Un peu moins de la moitié de la forêt de La Razoare semble occupée et les vagues d’assaut qui avaient pénétrés dans les vignobles de Negroponte se dirigent vers la côte 100. En arrière de celle-ci, se trouve la position des 15 batteries lourdes roumaines de la Ière armée et des 13 batteries russes.
L’artillerie alliée concentre alors son tir en arrière des vagues ennemis afin d’empêcher ses réserves de progresser. Nicolau est impressionné par l’ampleur du tir de barrage.
Soudain,
l’adj. Sisu lui tape sur l’épaule et lui signale qu’ils sont en limite de carburant. Il prend alors la direction du terrain.
Là-bas, le
cpt Goulin, les attends nerveusement car l’équipage tarde à rentrer. Après le rapport de Nicolau, il met ce dernier dans une camionnette et ordonne au chauffeur
Pascu, dans son roumain approximatif, de conduire Nicolau rapidement au
PC du 5e corps, afin d’y faire un rapport plus détaillé que le message lesté.
Vers 13h, il est avec le chef du bureau des opérations du corps où il dresse un tableau détaillé de la situation. Les messages sont bien arrivés et les informations confirmées en partie par les observateurs des ballons et complété par les rapports des unités au sol.
Dans tous les cas, les messages ont été d’un grand secours car les lignes téléphoniques ont été coupées. Nicolau apprend qu’il a été ordonné aux unités de réserve des
13e et 10e divisions d’attaquer, de part et d’autre, sur les flancs du saillant réalisé entre la voie ferrée et la forêt de La Razoare. Par la suite Constantin se rend chez le chef d’Etat-Major qu'il trouve fatigué et abattu. Ce dernier est dans l’attente de nouvelles à propos des mesures prises contre le saillant. L’observateur remarque au passage que les archives du corps sont emballées, signe d’un éventuel repli.
Nicolau se présente ensuite au commandant du corps qui semble très calme. Il rapporte à nouveau tout depuis le début. Le général dit qu’il est dans l’attente d’information concernant la contre-attaque ordonnée. Soudain, les deux hommes perçoivent le bruit d’un avion volant à basse altitude. C’est un F40 qui largue un message lesté.
A l’intérieur du tube, un croquis et une note. Elle rapporte que sous la pression de la contre-attaque, l’ennemi a commencé à se replier de la trouée faite entre la forêt de La Razoare et la voie ferrée Marasesti-Adjud.
Le visage du général s’illumine alors. Après un court laïus sur l’importance du moment qu’ils sont en train de vivre pour la nation il demande à Nicolau le nom du commandant de l’aviation. Constantin donne le nom du
Major Andrei Popovici, commandant le groupe 2 Aéro. Le général lui demande alors de le féliciter de sa part et de lui apporter ses remerciements.
Nicolau retourne au bureau des opérations.
A 14h15 les rapports indique que l’ennemi sa retire.
A 15h30 la victoire est confirmée. La forêt de La Razoare a été reprise et l’ennemi a été repoussé des vignobles de Negroponte et de la gare de Marasesti.
Au bord de la fatigue nerveuse, avec la tension qui se relâche, les jambes Constantin se mettent à trembler. Il est surpris d’apprendre que le commandement de la
Ière armée ordonne à toutes ses unités de s’arrêter sur la ligne qu’elles ont atteinte. En effet les unités ont enregistré beaucoup de pertes, les hommes sont épuisés et les réserve sont limitées.
Avant qu’il ne retourne à son unité, on donne un ordre de mission à remettre à son escadrille. Il faudra, le lendemain, reconnaître et photographier les positions alliées et ennemies sur tout le front, du Siret jusqu’à l’ouest de la forêt de La Razoare, suivre l’activité de l’adversaire de façon permanente.
Lorsqu’il rentre au terrain, la situation sur le front est déjà connue dans les grandes lignes. Les dernières surveillances de secteur depuis 14h ont tenu informé l’escadrille de l’évolution des opérations. Constantin transmet les remerciements et les ordres pour le lendemain.
A l’annonce des remerciements du général, le
Cpt Goulin s’adresse alors à l’escadrille :
« Les remerciements vous reviennent à vous tous, qui avez su faire votre devoir dans des conditions qui demandaient des efforts presque surhumains » (sic)
Ses camarades racontent à Nicolau qu’à midi, le roi a inspecté le
Grupul 2 Aero. Tout le personnel navigant et aérostier disponible était présent.
Le
slt Creteanu raconte à Constantin qu’au moment où le roi passait les troupes en revue, le
slt Motas est apparu en tenue de vol, portant un énorme appareil photo à focale de 36 cm.
Le commandant du Groupe 2, le présente au roi et lui rapporte que Motas revient à peine d’une mission qu’il n’a pu mener à son terme, son avion ayant été gravement endommagé par l’explosion d’un obus de DCA. Le roi a alors regardé Motas avec admiration et lui a fait savoir qu’il était content qu’il s’en soit tiré indemne. Motas répond qu’il n’est pas satisfait car il n’a pas pu mener à bien sa mission et il montre au roi l’appareil photo qui a été cassé par un éclat.
Le soir, les missions sont réparties pour le lendemain. Le
cpt Stiubei, dont c’est le baptême du feu, volera avec le
lt Olanescu,
« spécialiste » du vol avec les nouveaux.
Le lendemain, Nicolau souffre à son tour de la jaunisse. Il se rend tout de même au terrain, à la section photo afin de voir les dernières photos faites la veille. A peine est-il arrivé qu’il est convoqué chez le cpt Goulin. Ce dernier lui annonce que dans l’après-midi, il devra aller photographier les lignes ennemies face au 5e corps d’armée et ensuite surveiller le secteur. Son pilote sera à nouveau
Sisu.
Comme il connaît bien le secteur, la mission est rapidement préparée. Dans l’après-midi le capitaine est présent sur le terrain. Il dit à
Nicolau que, du fait de l’emport de l’énorme appareil photo, il ne prendra pas avec lui les 5 obus habituels.
Survolant le front, l’équipage est surpris par le calme relatif qui y règne. Il repère des ballons amis et ennemis. A part cela, aucune activité aérienne.
L’opération de prise de vues doit s’effectuer à 1200 m d’altitude. Pour bien faire, l’observateur et le pilote doivent travailler avec une précision de chronomètre, afin que les clichés successifs soient liés les uns aux autres permettant ainsi d’avoir l’ensemble des dispositifs en un seul passage. L’observateur donne une direction de vol au pilote. Ce dernier ne doit dévier ni de son cap, ni de son altitude, et ce quel que-soit la réaction de la DCA.
D’ailleurs au passage de l’avion, les canons anti-aériens se déchaînent. Préoccupé par la précision des clichés, Constantin ne s’en émeut pas outre-mesure. Sisu qui n’a pas les préoccupations de son observateur a plus le temps de « profiter » du spectacle.
Le vol au-dessus des lignes ennemies dure 20 mn. Ensuite, l’équipage passe à la surveillance de secteur. Le front est calme, si ce n’est des tirs sporadiques d’artillerie. Les deux armées s’emploient à consolider leurs positions. Après 2h30 de vol, Sisu amorce le retour au terrain.
Entre le 8 et le 15 août, le front connaît une période de calme. Cependant l’aviation est sollicitée en permanence, particulièrement pour la reconnaissance photo et pour la surveillance de secteur. Les équipages photographient aussi les lignes amies et il apparaît qu’en terme de camouflage les troupes roumaines ont fait des progrès évidents.
L’épidémie de dysenterie s’apaise. En revanche la jaunisse redouble. Le
Cpt Stiubei, à peine arrivé, en est déjà victime. Cependant le moral des hommes est bon et il sont tout de même plus reposés.
Nicolau achète à un des français qui s’en va (
note : il n’est pas précisé s’il quitte le Groupe ou l’escadrille) un appareil photo de poche.
Les aviateurs parcourent souvent à pied la route qui va de la ville à l’aérodrome. Souvent à la gare, ils rencontre des artistes qui travaillent sur des toile décrivant des scènes de guerre (à distance respectueuse des combats ironise Nicolau). Là, toutes les demi-heures, les Allemands tentent de toucher la gare ou la ville en tirant un obus. Le tir est tellement imprécis que cela ne semble déranger personne.
En ville, Nicolau fait la connaissance de
Petrascu et
Braescu. Ce dernier possède des vignes et leur fait souvent cadeau d’une bouteille de vin.
Un jour, Constantin reçoit une lettre de son père, qui lui écrit qu’il ne le reconnaît plus comme étant son fils, car bien que mineur, il s’est engagé dans l’aviation sans son contentement. Nicolau va voir alors le laborantin de la section photo,
« Mos » (
grand-Père)
Durazzo. Il lui demande de le photographier de profil et de face, puis il envoie la photo à son père en lui disant qu’il se porte bien et lui demandant de reconsidérer sa décision. La nouvelle fait vite le tour et peu après
Imbs vient voir l’observateur pour lui repprocher de ne pas l’avoir choisi pour lui tirer le portrait. Bientôt toute l’escadrille est au courant et attend la réaction du père de Constantin.
A SUIVRE : LES COMBATS DE MARASESTI (4eme PARTIE)
« Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. »
Winston Churchill