Les autos-chir Marcille l'inventeur,

[Jean RIOTTE]

Bonjour à tou(te)s,
Pour celles et ceux qui souhaitent faire connaissance avec le Dr Maurice MARCILLE et les autochirs se reporter à l'ouvrage de Alain LARCAN et Jean-Jacques FERRANDIS " Le service de Santé aux Armées pendant la PGM" - Editions LBM - ISBN 978-2-9153-4763-0 - pages 136 et suivantes.
Cordialement,
Jean RIOTTE

[MP 92]

Bonjour
Petit fils du Dr Marcille nous venons d'inaugurer une rue du Dr Marcille dans son village de Dadonville 45
A cette occasion, le maire a fait des recherches qui ont permis de faire son discours et j'ai appris qu' un ouvrage Le service de santé aux armées pendant la Première Guerre mondiale d' Alain Larcan consacrait une dizaine de pages au sujet
Si vous me mettez votre mail je vous enverrai le discours du maire
Antoine

Bonjour Marcille,

Le sujet des ACA étant depuis longtemps un de mes dadas, je me permets de vous conseiller également l'ouvrage de Georges DUHAMEL "La pesée des Âmes" publié au Mercure de France où un chapitre entier est consacré au test de novembre/décembre 14 du prototype de votre GP
(cité dans l'ouvrage du professeur LARCAN et FERRANDIS).

Cordialement,

[Jean RIOTTE]

Les sujets suivant ont été fusionnés à ce sujet par Jean RIOTTE

• Maurice Marcille et les Autochirs

[Rutilius]

Bonsoir à tous,


Cette photographie étant datée de Décembre 1914, serait-ce un tout premier modèle d' « automobile chirurgicale » — ce que l'on semble lire sous la croix-rouge peinte sur la portière ? Ou bien doit-on considérer cette date comme anachronique, eu égard au modèle présenté ?




Library of Congress Prints and Photographs Division ~ Washington, D.C.
George Grantham Bain Collection ~ Lot 10795 – n° LC-USZ62-77901

________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

[thierry767]

Bonsoir à tous, bonsoir Daniel,

Merci pour cette photo avec une immatriculation bien visible : 144 W 12. Il s'agit d'une immatriculation civile "constructeur" ou "de livraison" qui sert entre le moment où le constructeur ou le revendeur livre le véhicule, et le moment où l'acheteur immatricule celui-ci dans la série standard.

Ce véhicule figure sous un autre angle dans le livre "Les Camions de la Victoire" p. 68. Il a été conçu en 1912 par l'ingénieur Paul Boulant, sur un châssis Schneider moteur 35 CV, et offert au service de santé à la déclaration de guerre. "On perd sa trace en Belgique après les premiers engagements de Charleroi".

Il semble donc que vous ayez eu raison : tout premier modèle d'ambulance chirurgicale, date de décembre 1914 décalée par rapport à sa conception, (et peut-être l'une de ses dernières photos, s'il a disparu à ce moment).

Bon week-end,

Thierry

[MP 92]

Bonsoir à tous, bonsoir Daniel,

Merci pour cette photo avec une immatriculation bien visible : 144 W 12. Il s'agit d'une immatriculation civile "constructeur" ou "de livraison" qui sert entre le moment où le constructeur ou le revendeur livre le véhicule, et le moment où l'acheteur immatricule celui-ci dans la série standard.

Ce véhicule figure sous un autre angle dans le livre "Les Camions de la Victoire" p. 68. Il a été conçu en 1912 par l'ingénieur Paul Boulant, sur un châssis Schneider moteur 35 CV, et offert au service de santé à la déclaration de guerre. "On perd sa trace en Belgique après les premiers engagements de Charleroi".

Il semble donc que vous ayez eu raison : tout premier modèle d'ambulance chirurgicale, date de décembre 1914 décalée par rapport à sa conception, (et peut-être l'une de ses dernières photos, s'il a disparu à ce moment).

Bon week-end,
Thierry

Bonjour Tierry767, bonjour à tous,

Merci au spécialiste ès "Service Auto", de nous donner cette information qui me permet de rebondir sur cette affaire de photo d'un véhicule "auto-chir" et datant paraît-il de déc. 14 ???

Je rappelle qu'en décembre 14, celle-ci n'existe pas encore en tant que telle et que l'on en est seulement à la fin d'un premier test d'un nouveau concept de formation chirurgicale mobile (MARCILLE) effectué dans le Pas de Calais à LIGNEREUIL près d'HESDIN, formation stationnée au château du Comte de CHABAT.
Compte tenu que cette expérimentation d'origine privée (Association Franco-Russe de la Duchesse d'Uzes) démarre au 10 novembre avec l'accord de la 7° Direction du Ministère et fait suite à des discussions qui ont lieu depuis sept./octobre, je me demande comment un tel véhicule (faisant partie d'un véritable convoi) aurait eu le temps matériel d'être transformé et aménagé en moins de 2 mois si celui-ci était présent lors de la Bataille de CHARLEROI ?
J'en veux pour preuves:
-le document de présentation des "Formations Chirurgicales Franco-Russes" qui indique dès son deuxième alinéa:
"...
Une formation chirurgicale répondant à ces désideratas a été construite dès le mois d'octobre dernier, et a été expérimentée dans la zone des armées, à deux reprises différentes.
..."
-la composition du convoi en question:
"
...
.un camion de cinq tonnes réservé au matériel de pharmacie, instruments, pansements, éléments de tentes,
.Une remorque traînée par le camion, et portant en son milieu une chaudière verticale, en arrière un autoclave, ...
.deux camions de type SAURER, ...
.un omnibus automobile, ...
.six voitures RENAULT, ...
..."
- toutes les difficultés rencontrées avec les fournisseurs et délais nécessaires en mars et avril 15 pour fabriquer l'auto-chir. n°1 à la suite du second test de février (GOSSET-MARCILLE), auto-chir qui sera livrée avec beaucoup de mal le 7 mai 15.

Enfin, en ce qui concerne les immatriculations, celles-ci (les auto-chirs) une fois livrées à PARIS (AGSS, quai de la Rapée) aux équipes chirurgicales désignées, partent toutes au Parc Auto de VERSAILLES pour immatriculation.
Dans le cas du premier proto qui nous occupe, selon les dires de Georges DUHAMEL lui-même (La Pesée des Âmes p. 53), les véhicules partent directement du Boulevard de LA TOUR MAUBOURG (SSESSM) pour l'Artois, donc apparemment sans passer par VERSAILLES ...

Au vu de tous ces éléments (le châssis SCHNEIDER serait-il le véhicule de 5 T ?) notre spécialiste auto/camions peut-il apporter un point de vue complémentaire et trancher ce débat ?

Bien cordialement,

[thierry767]

Bonsoir à tous, bonsoir Michel,

Merci pour cette marque de confiance... Spécialiste en immatriculations, à coup sûr, connaisseur du Service Automobile 1914-1918, sans doute, mais pas en ambulances. Donc je ne peux pas trancher, ni même donner un avis sur le sujet.

Nous avons des éléments objectifs qui montrent que cette "auto-chir" date de 1912 (sauf à remettre en cause les travaux de MM. Boniface et feu Jeudy) et qu'elle a été engagée au début de la guerre. Après, la filiation entre un modèle et un autre, et le rapprochement d'un modèle avec une indication sur une liste, c'est plus difficile...

A bientôt,

Thierry

[Rutilius]

Bonjour Thierry,
Bonjour à tous,

Merci de votre réponse, exempte de l'habituelle condescendance des sachants... Recherche faite, le véhicule ainsi photographié pourrait bien être la « voiture de chirurgie » des débuts de la guerre, évoquée par le docteur Jean Fiolle en introduction de l'article suivant, spécialement consacré à la création des formations chirurgicales mobiles, dites « auto-chir » :

● Dr Jean FIOLLE : « Les "auto-chir" et les progrès de la chirurgie de guerre », La Revue de Paris, Nov.-Déc. 1917, p. 86 à 105.

—> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1 ... %BB.langFR

« Lorsque nous sommes partis pour le front, en août 1914, le service de santé de l’armée a mis à notre disposition le matériel des ambulances réglementaires. C'était peu. La voiture dite "de chirurgie" recélait quelques instruments de forme désuète. Il y avait là, à peu près, ce dont avaient besoin, pour faire une amputation ou une ligature, les chirurgiens qui opéraient en plein air, sur les champs de bataille d’autrefois : tels apparaissent, sur la vieille estampe populaire, les majors occupés, derrière le moulin célèbre de Valmy, à couper !e bras d’un soldat plus livide que nature...
Nous pouvions à la rigueur, nous aussi, abattre un membre broyé et juguler une hémorragie. Mais tout moyen de stérilisation faisait défaut, et nous ne devions pas songer à entreprendre une véritable opération aseptique. »


Et à propos des « auto-chir » – qui, donc, désignaient, non point un véhicule d'un modèle particulier, mais une unité chirurgicale mobile dotée de moyens matériels et humains spécifiques lui permettant d'apporter un concours spécialisé aux ambulances ordinaires –, il importe également de se reporter aux deux publications d'époque suivantes :


● Académie nationale de médecine : « Rapport sur un mémoire de M. Plisson, médecin-major de 1re classe, répétiteur de chirurgie à l'École du Service de santé militaire de Lyon, et détaché au sous-secrétariat d'État du Service de santé militaire, sur " Un groupe chirurgical mobile ", au nom d'une Commission composée de MM. Le Dentu, Kirmisson, et Quénu, rapporteur. », Séance du 9 octobre 1917, Bulletin de l’ Académie nationale de médecine, T. LXXVIII, 1917, p. 362 à 366.

—> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4 ... %BB.langFR

« Il serait injuste de présenter une formation chirurgicale automobile sans rappeler quel en a été l’initiateur. Le 9 novembre 1914, la formation chirurgicale automobile de Marcille quittait Paris pour le front ; elle se composait de 3 éléments d’une salle d'opération avec ses annexes, d’une section d’hospitalisation de 100 lits avec matelas, draps, etc., et un embryon de cuisine, et 3° enfin de 6 voitures pour le transport des blessés.
Malgré l’avis presque unanime de la Société des chirurgiens des hôpitaux, la direction du Service de santé d’alors ne conserva de cette organisation que l’installation opératoire ; elle fit de l'ambulance automobile chirurgicale un organe purement opératoire, devant s’accoler à une ambulance fixe. » (op.cit., p. 364).


● Dr Ernest SYRMEN : « L’organisation actuelle d’un service de santé en campagne », Le Mercure de France, n° 500, 16 avril 1919, p. 633 à 642.

—> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2 ... %BB.langFR

________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

[thierry767]

Bonsoir à tous,

Merci à Daniel dont le commentaire urbain m'a remis le pied à l'étrier...

J'ai fait une recherche sommaire sur l'Internet, je suis tombé très vite sur l'article d'une revue de médecine datée de 1915, consultable sur le site de la bibliothèque interuniversitaire Santé : http://www2.biusante.parisdescartes.fr/ ... 37&do=page

Pour faire court, les premiers projets d'ambulances chirurgicales remontent "deux ans avant la guerre actuelle" et l'auteur décrit successivement les réalisations de MM. Boulant, Abadie et Marcille. L'article contient peu de détails historiques, ne parle pas de l'utilisation faite au front de telle ou telle solution, mais le modèle Boulant - sur châssis d'autobus parisien Schneider - se rapproche fort de la photo de Rutilius et de la description faite dans les "Camions de la Victoire".

Le modèle Boulant est bien isolé, ce qui semble établir l'absence de rapprochement entre ce modèle et ce qui a pu être utilisé par Marcille. Il est cependant dommage que la partie de l'article sur Marcille ne nomme pas le type du châssis de son auto-chir.

A bientôt,

Thierry

[Poly]

Bonjour. J'aurais une question un peu bête. Ces autochirs, c'est bien joli, mais est-ce qu'elles ont été utiles en masse ? Ou est-ce que c'est juste une joli anecdote comme les taxis de la Marne ? J'ai cherché le nombre d'autochirs ou le nombre de soignants impliqués,je n'ai rien trouvé. Parfois, au détour d'un texte, on dit juste "oui, elles ont pris en charge pas mal de blessés durant les 3 dernières années de la guerre" sans aucune source.

Avez-vous des informations là-dessus ?